Jade Genin X Khaled Kolsi : une chocolatière, un designer, une collab
Gault&Millau vous invite dans l’univers raffiné et décalé de deux artistes, Jade Genin, chocolatière et Khaled Kolsi, designer. Conversation sucrée au menu.
Quand le design rencontre le chocolat, le résultat casse les codes de la chocolaterie traditionnelle. Une boutique architecturale où la partition aromatique du chocolat s’inscrit naturellement comme sur un orgue à parfums.
©MathusianBelt, ©ThomasDuvalComment s’est faite cette rencontre ?
JG : D’une rencontre amicale. J’ai très vite été impressionnée par les avis toujours pertinents de Khaled, ses propositions alternatives et son imaginaire. Sa capacité créative est fascinante. De cette multitude de questions que je lui posais est née cette envie de collaborer pour imaginer ma boutique.
KK : Nous nous sommes rencontrés il y a quelques années. Lorsque Jade a décidé de s’installer, elle m’a demandé de dessiner sa boutique. Je suis designer d’objets avant tout, je ne suis pas architecte d’intérieur. Cette approche lui a plu.
Comment avez-vous ensuite travaillé ensemble ?
JG : J’avais une idée assez précise de ce que je voulais, un univers onirique, féérique qui sorte du cadre, du blanc et de l’or pour une ambiance épurée, organique. Nous avons énormément échangé puis le déclic s’est produit devant un design de Khaled qui allait bien au-delà de l’idée que je m’étais faite. Dans sa proposition, j’ai retrouvé cette dualité entre opulence et minimalisme, cette impression de mouvement donnée par les formes qu’il avait imaginées. J’étais au départ sceptique sur les modélisations 3D, je craignais que le résultat ne soit pas à la hauteur de l’image. Bien au contraire, Khaled a su apporter un côté architectural, dynamique et une personnalité marquée et hors du cadre à ma boutique. Depuis cette première collaboration, je continue de lui demander son avis sur les formes que je crée ou les packagings qu’il modélise en 3D. Ce que j’adore dans le design, c’est ce petit twist qu’amènent les designers et qui change tout !
©ThomasDuval, ©MathusianBeltKK : Pour une collaboration, il est nécessaire de s’imprégner de l’univers de l’autre. J’ai été séduit par celui de Jade. Il est raffiné et audacieux, il me fallait trouver le juste équilibre entre luxe et simplicité. Un écrin accessible qui mette en valeur ses créations. Nous avons travaillé la scénographie ensemble, nous voulions quelque chose de sculptural, d’organique, de luxueux tout en gardant une certaine sobriété. Pour les matériaux, nous avons choisi le bois, le corian et le verre. J’ai traduit sa demande en travaillant chaque pièce du mobilier comme un objet en tant que tel. Les pieds de la table sont inspirés de l’univers aquatique, sculptés dans la masse à la main puis peints, ils contrastent avec les lames verticales aux contours stricts posées sur les murs.
Pour Noël, je travaille sur une modélisation 3D de ses pyramidions pour une création unique et réaliste. Jade travaille sur la couleur peinte à la main et les goûts.
Collaboration : liberté ou contrainte ?
JG : La seule contrainte d’une collaboration est à mes yeux celle de réussir une création qui plaise. Tout le reste n’est que liberté. Avec Khaled, les échanges se sont faits naturellement car nous sommes seuls aux manettes, nous échangeons librement en partageant toutes nos idées créatives.
KK : Liberté totale. Je prépare ma propre collection et je m’aperçois que cela est bien plus difficile qu’une collaboration. Travailler pour soi-même a un côté névrotique, on avance doucement, dans un chao infini. En comparaison, travailler en collaboration devient apaisant. Les contraintes imposées par l’univers de l’autre sont liberté. Les axes de travail se dessinent clairement, des évidences se créent, le projet avance.
Que vous a apporté cette collaboration ?
JG : Je retiendrai l’importance de s’ouvrir à d’autres univers que le sien. Il y a une connexion qui se crée, c’est un peu comme l’inspiration. Le monde de la cuisine salée m’inspire, tout comme celui de la joaillerie et la parfumerie. La mode est aussi une source d’inspiration, j’aimerais collaborer un jour avec Burc Akyol dont les formes géométriques et épurées me fascinent ou avec Ian Padgham pour sa créativité débordante et ludique.
KK : Je retiendrai le côté humain et très à l’écoute de la famille Genin. La collaboration a été fluide, amicale. Nous avons un profond respect l’un pour l’autre, une même façon de s’attacher aux détails, une même exigence. Une affaire à suivre...
- Jade Genin, 33 Av. de l'Opéra, 75002 Paris Tél : 09 87 07 17 79
- https://www.jadegenin.fr/
Ces actualités pourraient vous intéresser
La crème brûlée, son histoire et nos bonnes adresses
Surface caramélisée légèrement craquante, la crème brûlée invite parfois à la fantaisie. Traditionnellement à la vanille, les Chefs ne manquent pas d’imagination pour en proposer de multiples variantes. Gault&Millau vous partage son histoire et les meilleures adresses du moment.Pour une pincée de sel
Longtemps synonyme de richesse, d’expansion et de puissance pour ceux qui ont maîtrisé sa production, le sel est exploité depuis les temps préhistoriques. Ses nombreuses propriétés lui ont permis de rester à la fois un indispensable du quotidien et une matière première précieuse pour de nombreuses industries de pointe.Paludiers solaires
Depuis près d’une dizaine d’années, Matthieu Le Chantoux produit et récolte du sel sur le bassin du Mès, dans le pittoresque décor des marais salants de Guérande. Paludier indépendant et producteur-récoltant, il lance L’Atelier du Sel en 2013 avec son oncle, puis poursuit l’activité avec Hughes Martineau, son cousin. S’inscrivant dans la tradition des paludiers, gestes et savoir-faire ancestraux sont perpétués, tout comme la fierté de proposer un produit naturel récolté à la main, selon des méthodes artisanales.Produit de bouche, équipement de cuisine, art de la table, solution de service ...
Retrouvez la liste complète des partenaires qui font confiance à Gault&Millau
Tous nos partenaires